Quand le « 15h17 Amsterdam pour Paris »
de C. Eastwood déraille en salle
Les français ont encore en mémoire la tentative d’attentat perpétré dans le Thalys qui reliait le 21 août 2015 Amsterdam à Paris. Une attaque qui aurait pu être terriblement meurtrière sans le courage de quelques passagers.
Le scénario catastrophe n’a été évité que d’extrême justesse en particulier grâce à l’intervention de trois américains présents dans le wagon qui ont réussi à maîtriser le terroriste. Un acte de bravoure qui devait être honoré quelques jours plus tard par François Hollande en accueillant les héros au palais de l’Elysée.
Les passagers comme principaux acteurs
Clint Eastwood s’est emparé de cette histoire, digne d’un scénario Hollywoodien, pour réaliser un long métrage d’1h 35. Le principal défi du film, et aussi son originalité, a été de faire appel aux véritables protagonistes du « 15h 17 pour Paris » et non pas à des acteurs professionnels. Pari audacieux pour un projet aussi brûlant mais malheureusement force est de reconnaître que le cinéaste de 87 ans à quelque peu fait dérailler le train.
Trop de clichés
En effet cette adaptation sonne faux car Clint Eastwood a cru faire bien en en faisant trop. Comme d’exhiber la vie d’antan des personnages à grand renfort d’actes patriotiques, d’idéalisme, d’éducation militaire (même si deux des protagonistes étaient à l’époque des faits engagés dans l’armée américaine). Cela donne une série de clichés qui nuisent à la crédibilité du film, de la mise en scène au jeu des acteurs.
Un résultat décevant
Clint Eastwood, au-delà de ses qualités indéniables d’acteurs, nous a aussi habitué à quelques chefs d’œuvre derrière la caméra comme Bird, Gran Torino, Impitoyable, etc. mais là malheureusement il réalise l’un des plus mauvais films de sa carrière et le distributeur la Warner Bros ne s’y est pas trompé en n’invitant pas les journalistes à la traditionnelle projection privée qui précède toute sortie en salle. Un résultat donc décevant pour l’acteur-réalisateur et aussi malheureusement pour les spectateurs.
A voir au cinéma Gaumont Pathé, place des Jacobins